Les réseaux sociaux sont devenus un levier majeur de communication dans le monde cette dernière décennie. Au fur et à mesure de leur évolution, ils changent la façon dont nous interagissons les uns avec les autres ainsi que la façon dont nous nous engageons dans le discours politique. Les réseaux sociaux offrent la possibilité aux utilisateurs d’interagir les uns avec les autres d’une manière plus directe et transparente que jamais, permettant aux individus de partager leurs opinions et leurs pensées sur les événements d’actualité, sur la politique locale comme nationale. Si cette incursion des médias sociaux dans la communication politique a ouvert de nouvelles possibilités de discussion et de nouvelles perspectives dans la stratégie de communication de la personnalité politique, elle soulève également des questions sur la manière dont ces échanges sur les réseaux sociaux sont structurées et gérées.
La première étape pour comprendre l’utilisation des réseaux sociaux pour la communication politique consiste à analyser les événements qui s’y déroulent et à documenter les discours qui émergent de leurs interactions. Cela nécessite une combinaison de méthodologies, notamment l’analyse du contenu, l’analyse des réseaux et d’autres approches qualitatives telles que les entretiens et les recherches sur le terrain. Grâce à cette approche, les chercheurs peuvent comprendre comment les utilisateurs communiquent entre eux sur différentes plates-formes (Twitter, Facebook, Instagram, Tiktok…), quel type de langage et de terminologie ils utilisent lorsqu’ils débattent de politique ou d’autres sujets connexes à la politique. Il est également instructif de s’intéresser à ce que l’on pourrait appeler les personnalités d’influences (irions-nous jusqu’à parler d' »influenceurs politiques » ?).
Un autre aspect important est la compréhension des enjeux identitaires au sens le plus large du terme, qui articulent les échanges entre les individus sur les réseaux sociaux. De nombreux utilisateurs se définissent (pour ne pas dire « existent !) à travers leur présence en ligne – que ce soit en postant des photos ou en écrivant des articles de blog – ce qui entraîne une concurrence accrue entre les membres des communautés en ligne afin d’attirer l’attention ou d’établir leur crédibilité. Quand on parle de crédibilité sur les réseaux sociaux, on entend la crédibilité vis a vis des autres utilisateurs de leur tribu, qui ne va pas forcément de paire avec une crédibilité politique subjective. Nous avons tous pu constater que les réseaux sociaux peuvent conduire au narcissisme et aux chambres d’écho où les individus n’entendent que ce qu’ils veulent entendre plutôt que d’engager un dialogue productif avec ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. On parle de bulle cognitive.
Enfin, pour comprendre comment les réseaux sociaux affectent la communication politique, il faut tenir compte du rôle des médias traditionnels tels que les télévisions, les radios ou la presse (on parle ici tant de la presse nationale de type « news magazine » que de la PQR (Presse Quotidienne Régionale). Parfois, ces sources peuvent tenter de présenter certains fait d’actualité ou questions de société sous un angle particulier tout en ignorant complètement d’autres, influençant ainsi l’opinion publique par une couverture sélective plutôt que par un reportage objectif. Il est important d’être conscient de ce biais potentiel lorsqu’on s’engage dans un discours politique sur les réseaux sociaux afin que les utilisateurs puissent prendre des décisions éclairées sur les informations qu’ils choisissent de consommer et de partager.
En somme, les réseaux sociaux sont des outils puissants pour faciliter la conversation politique entre les personnalités politiques (les candidats) et leurs concitoyens, mais ils nécessitent une attention particulière pour en faire un support de communication politique efficace. En combinant des outils d’analyse de données quantitatives tels que l’analyse de réseau avec des méthodes qualitatives telles que les entretiens (focus groupe) et le travail sur le terrain, il est possible de comprendre comment votre public cible interagit sur les réseaux sociaux, quels sont ses espaces d’échanges privilégiés. Cela permet d’identifier les domaines où il peut y avoir des biais potentiels ou les espaces qui peuvent être d’excellentes chambres d’écho à la communication politique. En outre, il est essentiel d’être attentif aux pièges potentiels tels que le narcissisme ou la couverture trop sélective lorsque l’on utilise les réseaux sociaux comme brique de la stratégie politique : il y a certes une intention quasi marketing quand on s’engage dans une communication politique sur les réseaux sociaux mais pour les utilisateurs puissent prendre des décisions éclairées basées sur des informations objectives plutôt que sur des « vérités alternatives ».
Cas d’école : les réseaux sociaux dans le cadre du mouvement des « Gilets jaunes »
Le mouvement des Gilets jaunes, a émergé soudainement à la fin de 2018 et a créé une vague d’agitation dans toute la France. Le mouvement a commencé en ligne et a été alimenté par les plateformes de médias sociaux. Les réseaux sociaux ont contribué à sa croissance et à son succès.
Les Gilets jaunes ont commencé sur Facebook lorsqu’Éric Drouet a publié son appel initial à l’action en mai 2018. En quelques jours, des centaines de pages ont été créées par des personnes de toute la France qui protestaient contre la cherté de la vie, les inégalités de richesse et d’autres problèmes. Ces pages ont rapidement gagné en audience et assez vite, des dizaines de milliers de personnes avaient rejoint la cause.
Les réseaux sociaux ont donné aux manifestants un moyen facile de communiquer entre eux sans qu’ils se connaissent en amont et sans avoir à craindre les autorités. Grâce aux réseaux sociaux, les futurs manifestants pouvaient discuter de stratégies de protestation, partager des vidéos de rassemblements et organiser des réunions sans crainte de représailles ou de censure. Ce mode de communication empêchait, et c’est regrettable, le monde politique d’apporter des réponses rationnelles et raisonnées à des revendications parfois porté par des passions tristes et de la colère. Grace aux réseaux sociaux (Facebook au principal), un grand nombre de petits groupes à travers la Francese sont formés et se sont articulés en créant leurs propres coalitions basées sur des idéologies et des intérêts communs à chaque groupe (et pas forcément à l’intégralité d’un mouvement Gilets Jaunes qu’au fond plus de points séparaient qu’unissaient) plutôt que sur un leadership centralisé.
Un autre facteur clé du succès des Gilets jaunes est qu’ils ont pu exploiter les réseaux existants sur les médias sociaux tels que Twitter et YouTube où les gens avaient déjà des réseaux établis avant le début des manifestations. Sur Twitter, les manifestants ont pu facilement diffuser des informations sur les manifestations en temps réel tout en amplifiant leurs messages à l’aide de hashtags tels que #giletsjaunes ou #acteXI, ce qui a permis aux autres de suivre leur exemple et de participer à des conversations sur des sujets connexes.
Les médias sociaux ont également permis aux manifestants d’accéder à de grandes quantités d’informations, au-delà de ce dont ils discutaient entre eux ou de ce qu’ils voyaient pendant les manifestations. Ces informations étaient parfois objectives, parfois complotistes. Par exemple, YouTube a fait office de bibliothèque d’images de protestation où les personnes tentées par rejoindre le mouvement de regarder des vidéos montrant différentes tactiques utilisées pendant les manifestations, les aidant ainsi à apprendre des moyens plus efficaces de faire entendre leur voix.
Enfin, les réseaux sociaux ont fourni une plateforme permettant aux célébrités, a certains mouvements politique et à d’autres personnalités influentes d’apporter leur soutien au mouvement, ce qui a contribué à lui donner un élan à l’échelle nationale. En particulier, de nombreuax artistes ont sorti des chansons qui rendaient hommage au mouvement de protestation qu’ils ont ensuite largement partagées en ligne via les réseaux sociaux, mais aussi via YouTube et Spotify augmentant encore sa visibilité parmi les jeunes générations qui sont ensuite sorties et ont rejoint les protestations en masse pendant les vacances de Noël 2018/2019 …
Dans l’ensemble, il est clair que les réseaux sociaux ont joué un rôle important en aidant à amplifier les messages associés aux manifestations des Gilets jaunes et en donnant aux citoyens ressentant des frustrations de tout ordres un exutoire par lequel ils pouvaient exprimer leurs griefs concernant les disparités économiques ressenties tant dans les zones rurales qu’urbaines…. Grâce aux réseaux sociaux, les manifestants ont pu créer des réseaux à la fois localement, dans les villes de France, mais aussi à l’étranger, en se connectant avec des personnes partageant des revendications disparates mais une colère commune.
Il est clair que sans les réseaux sociaux, ces mouvements aurait pu exister mais n’aurait probablement pas connu un tel succès ni mobilisé autant.
L’expérience illustre le potentiel des réseaux sociaux en matière de communication politique, les forces de la viralité des messages politiques. Elles posent néanmoins la question du populisme dans le discours politique des réseaux sociaux. Si le discours politique sur les réseaux sociaux n’avait pas glissé progressivement vers le populisme, auraient-il étaient autant une caisse de résonance ?
C’est bien là l’enjeu principal au moment de définir une stratégie de communication pour les réseaux sociaux : être suffisamment simple et didactique pour susciter l’adhésion au projet et la viralité des publications mais se tenir à distance du populisme et des discours simplistes.
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