Notre pays est régulièrement traversé par des vagues de grèves qui bloquent le fonctionnement du pays. C’est une façon pour les travailleurs de montrer leur mécontentement à l’égard du patronat, du gouvernement et marginalement de leurs conditions de travail. Souvent, ces grèves provoquent des perturbations généralisées et peuvent même conduire à un arrêt complet du pays.
Les détracteurs de ces mouvements sociaux considèrent que les syndicats prennent les usagers en otage en perturbant les transports, l’approvisionnement en carburant, l’enseignement et autres services essentiels du pays. Certains sont convaincus que c’est un moyen inefficace de faire passer leur message et que les syndicats ne font que nuire aux personnes qu’ils prétendent aider.
Les plus critiques estiment que les syndicats agissent avec de fortes arrières pensées et que les mouvements sociaux n’ont pas pour objectif premier d’améliorer les conditions de travail mais visent surtout à embarrasser les gouvernements sociaux démocrates pour pousser un programme politique beaucoup plus radical (voir d’ultra-gauche). Ils interrogent sur les intentions réelles des syndicalistes et sont convaincu que les syndicats ne représentent plus les travailleurs eux-mêmes, qui sont souvent laissés sans voix et sont contraints à la résignation.
La situation est assurément plus complexe que ces simples clichés convenus. Dans son livre « Le syndicalisme d’après – Ce qui ne peut plus durer », Jean-Marie Pernot reconnait que les syndicats sont en déclin mais appelle à ce qu’ils repensent leurs stratégies afin de regagner leur influence. Il met en avant un certain nombre de facteurs qui ont contribué à ce déclin, notamment la montée du néolibéralisme, la mondialisation de la main-d’œuvre et l’atomisation croissante des travailleurs…
Jean-Marie Pernot appelle les syndicats à construire l’unité des travailleurs et à répondre à leurs préoccupations urgentes, des salaires à l’écologie. Il affirme également qu’ils doivent être prêts à réagir aux changements du travail, notamment à la croissance de l’emploi précaire.
Si le livre de Jean-Marie Pernot dresse, somme toute, un état des lieux assez sombre de l’état syndicalisme français, mais défend l’idée qu’une réforme (voire une réinvention ?) est possible. Il appelle les syndicats à adopter de nouvelles stratégies et technologies seules manières de pouvoir réellement atteindre les travailleurs qui sont désormais dispersés dans le monde entier.
En fin de compte, le livre de Jean-Marie Pernot est un appel aux syndicats à s’adapter et à évoluer afin de survivre dans un monde qui change rapidement.
Un chose est sur, les syndicats n’auront sans doute pas le temps d’évoluer d’ici les prochaines mobilisations autour de la reforme des retraites, qui se feront probablement avec « l’ancien logiciel »…
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